Porter les songes à la limite du ciel
Cette œuvre d’art public rend hommage à l'orme d'Amérique qui se dressait autrefois à l'intersection des rues Saint-Louis et du Corps-de-Garde, au cœur du Vieux-Québec. Planté au tournant du 20e siècle, l’arbre avait emprisonné à sa base une ancienne bombe incendiaire convertie en chasse-roue pour protéger les maisons du passage des voitures à cheval.
L’arbre au « boulet »
On a longtemps cru que ce projectile était un boulet de canon lancé par les Britanniques en 1759, remonté à la surface avec la croissance de l'arbre. Bien que fausse, l’anecdote a donné son surnom à l’arbre au « boulet ». Affaibli par la maladie, l’orme a dû être abattu en 2021 pour des raisons de sécurité publique. Le fameux projectile a toutefois été conservé et réintégré dans cette œuvre.
Une renaissance
L'orme emblématique renaît en 2024 grâce à la créativité de Paryse Martin (1959-2024). Cette artiste de renom signe ici sa première œuvre d'art public à Québec, sa ville d’adoption depuis plus de 30 ans. Des citoyens du Vieux-Québec ont contribué à sa conception grâce à diverses activités de médiation culturelle avec l’artiste. Cette création originale permet de célébrer l’univers unique de Paryse Martin, décédée subitement au cours de sa réalisation.
Porter les songes à la limite du ciel prend la forme d'une femme végétale qui émerge d’un tronc d’arbre. L’œuvre intègre des fragments de l'orme, tandis que sa base est fidèlement reproduite en bronze. Un nœud dans l’écorce, rappelant la forme d’un cœur, ainsi que des branches de l'arbre majestueux, enrichissent cette œuvre pleine de vitalité.
Cette création surréaliste et poétique évoque la relation dynamique des êtres à la nature, en faisant dialoguer le quotidien et l’imaginaire. Elle rend également hommage aux femmes — mères, grand-mères, religieuses, enseignantes, soignantes. Trois oiseaux, symboles de messagers, sont perchés sur l’arborescence, façonnés à partir de mains féminines. Le personnage est pieds nus, évocation de l'interdépendance entre l'humain et la nature chère aux cultures des Premières Nations.
Relocalisation temporaire
Cette œuvre est temporairement exposée dans un caisson, dans l’attente de la fin des travaux dans le secteur de la rue du Corps-de-Garde. Par la suite, elle sera installée de façon permanente à l'emplacement précis de l'arbre au « boulet ».
Localisation
Place d'Armes
rue Sainte-Anne